Une interview passionnante de Nathalie Fontanet qui nous présente son parcours et son expérience de femme politicienne, ainsi que les défis qu’elle a pu rencontrer.
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Interview de Nathalie Fontanet
Décrivez, en quelques phrases, en quoi consiste votre activité politique
J’ai été élue au Conseil d’Etat en 2018 et je suis à la tête du département des finances et des ressources humaines. Mon rôle consiste à piloter les finances publiques de notre canton, la gestion des ressources humaines de l’Etat, les dossiers relatifs à la fiscalité ainsi qu’à l’égalité. J’ai également repris, depuis quelques semaines et de manière temporaire, le département du développement économique.
Quelle a été la réaction de votre entourage quand vous avez décidé de faire de la politique et comment l’expliquez-vous?
Dès l’âge de 20 ans, j’ai baigné dans un environnement politique (beau-père conseiller d’Etat, ex-mari engagé en politique) et c’est tout naturellement que j’ai rejoint le parti libéral en 2003. Ce choix n’a pas été une surprise pour mon entourage qui m’a encouragée et soutenue.
Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui veulent faire de la politique?
Je suis favorable à une représentation plus équilibrée des femmes en politique, non seulement pour refléter davantage la réalité sociale, mais également pour optimiser la diversité des points de vues. Je dirais aux femmes qui souhaitent s’engager de croire en elle-même et de s’affirmer. Les femmes doivent avoir confiance en elles et prendre la place qui leur revient.
Qu’est-ce qui vous a motivée, encouragée, décidé à exercer cette activité?
J’ai été conseillère municipale puis députée au Grand Conseil pendant 15 ans ce qui m’a permis d’acquérir non seulement de l’expérience, mais également de très bonnes connaissances des enjeux. Cela a également provoqué chez moi l’envie de m’engager à un autre niveau.
Quelles sont les défis de votre activité qui vous semblent étroitement liés à votre qualité de femme en politique?
Les défis de mon activité ne sont pas particulièrement liés à ma qualité de femme. Mes enfants sont adultes, je n’ai donc pas à concilier mon rôle de mère avec mon activité ce qui est régulièrement avancé comme un frein.
Pensez-vous que vous exercez cette activité différemment des hommes et pourquoi?
Je n’en suis pas certaine. Même s’il est vrai que je suis très attachée au consensus, peu encline au conflit, et que je n’hésite pas à consulter avant de décider ce qui est souvent décrit comme des comportements plutôt féminins.
Pensez-vous que vous exercez cette activité différemment des hommes et pourquoi?
L’engagement et la charge de travail des conseillers d’Etat, qu’ils soient hommes ou femmes, sont très importants. Cela implique d’accepter de ne pas avoir d’horaires, parfois pas de soirées et pas de week-ends. Malgré cela, j’ai énormément de plaisir à exercer ma fonction.
Pensez-vous que vous exercez cette activité différemment des hommes et pourquoi?
Malgré l’évolution des mentalités et les efforts consentis, il est clair que des inégalités subsistent. Le parcours des femmes reste fortement marqué par la maternité et mener de front une carrière professionnelle et une vie de famille c’est déjà beaucoup. S’il faut ajouter à cela un engagement politique, de nombreuses femmes y renoncent. Le partage des tâches dans le couple est un facteur déterminant.
Comment pensez-vous qu’il faut procéder pour encourager les femmes à s’engager d’avantage en politique?
Il faut les inviter à prendre leur place et à avoir confiance en elles, mais aussi leur rappeler qu’elles sont compétentes. Une adaptation des heures des séances politiques peut être un facteur, de même qu’un partage des tâches familiales plus équilibré.
Adressez, si vous le souhaitez, quelques mots au CLAFG et à ses membres?
Je tiens à remercier sincèrement le CLAFG et ses membres pour leur travail et leur contribution essentielle à la promotion de l’égalité.