Interview avec le club Career Women’s Forum (CWF)

20 Avr. 2021

Décrivez-nous l’activité de votre club: votre mission et vos valeurs.
Le Career Women’s Forum (CWF) a pour mission de permettre aux femmes professionnelles occupant un poste à responsabilités de se rencontrer et d’échanger autour de déjeuners et de workshop avec des intervenantes inspirantes.
Nous avons environ 300 membres répartis entre 23 membres entreprises (environ 150 personnes) et 150 membres individuelles. Nous permettons à nos membres de grandir à la fois personnellement et professionnellement grâce aux partages d’expérience et aux échanges. Nos valeurs sont la bienveillance, l’entraide et la diversité. Notre club est bilingue et nous organisons avec d’autres associations des événements conjoints.

 

Quel est votre rôle et quelles sont vos actions dans votre organisation ?

Je suis Présidente du CWF depuis avril 2020, assistée d’un comité composé de 6 membres plus une secrétaire et une spécialiste des réseaux sociaux. Nous organisons environ 30 événements par an, sur des thèmes de partage d’expérience, de rôle modèle et de workshops plus participatifs. Certains sous-thèmes sont devenus importants comment celui des conseils d’administration (comment devenir membre d’un conseil d’administration). Chaque année depuis près de 10 ans, nous organisons du mentoring pour nos membres Corporate et individuelles, un programme qui démarre en mars-avril et se termine en décembre. Nous organisons aussi une conférence annuelle ouverte à tous sur un thème important. Cette année, elle aura lieu de 10 juin et portera sur la construction d’un monde plus durable et plus inclusif. Comme présidente, je participe comme les autres membres à la génération d’idées et à l’organisation des événements en plus de conduire le groupe et d’assurer la continuité du CWF pour les prochaines présidentes. Nous sommes des porteurs d’eau, car les fondatrices ont eu cette intelligence très féminine d’une présidence qui doit changer tous les 2 ans. Ceci représente pour moi la force et le succès du CWF, car il n’y a pas d’essoufflement, ni de lassitude, chaque présidente apporte quelque chose de différent, une personnalité, une vitalité, une ambition, des idées nouvelles !

 

Quels sont les 3 plus grands défis que vous avez relevés et comment les avez-vous menés à bout ?
Le plus grand défi cette année a été de continuer à fonctionner sans interruption dans un contexte de pandémie mondiale et de fermeture des lieux de rassemblement. Il a donc fallu basculer le programme en virtuel ! Un défi que nous avons relevé avec succès, car les événements ont continué sans interruption. Nous avons attendu quelques mois pour retrouver des taux de participations importants, mais nos membres se sont aussi rapidement adaptées et les échanges sont restés vivaces. Il est certain que le réseautage en a souffert, mais nous continuons à chercher des solutions qui nous permettrons de réseauter en ligne !
Le deuxième défi a été de faire fonctionner un comité de personnes qui ne se connaissaient pas bien, nous étions plus nombreuses au départ, mais deux personnes n’ont pas pu à cause des conséquences du Covid continuer l’aventure avec nous. Comme les comités se déroulaient sur Zoom il nous a fallu plus de temps pour construire un sentiment de groupe et de solidarité, et pour que les engagements de chacune soit équilibrés ! Ce fût une leçon de management importante.
Le troisième défi, c’est la question de maintenir les membres intéressés et actives afin qu’elles aient le sentiment que nous apportons de la valeur ajoutée et qu’elles souhaitent continuer à faire partie du CWF. Nos réflexions ont porté sur le montant de la cotisation pour 2021, sachant que nos événements en 2020 ont souvent été gratuits, empêchant ainsi nos membres d’utiliser leurs bons.

 

Quels sont vos prochains défis et comment allez-vous les relever ?

Le prochain défi est notre conférence annuelle qui se déroulera le 10 juin et que nous allons sans doute devoir faire en virtuel, ou si la situation s’améliore suffisamment en duplex, virtuel et présentiel. La question de sa valeur est donc au centre de nos préoccupations, car cette conférence est à la fois un élément d’image important et un élément de recrutement de nouvelles membres.

L’autre défi, mais qui touche non seulement le CWF mais l’ensemble des clubs et associations est la question de la valeur apportée et donc de ce que les membres sont prêts à payer. La pandémie ne rendant ce questionnement que plus actuel avec l’impossibilité depuis presque un an de se rencontrer et d’échanger en face à face, posant la question de la valeur de la cotisation payée. À l’inverse ces événements en virtuel augmentent la portée de possibilités pour des personnes qui ne sont pas à Genève de participer à nos événements, donc là aussi quel est la valeur de ces possibilités et comment y répondre au travers d’une cotisation adéquate. Les événements en virtuel ne s’arrêteront pas, donc il va falloir définir des cotisations différentes et c’est une question complexe à laquelle nous n’avons pas encore répondu.

 

Quelle actualité et quels projets souhaitez-vous mettre en avant ?
Comme je l’ai déjà mentionné le WAVE fait partie de nos événements importants et devrait se dérouler le 10 juin, je vous laisse la surprise de découvrir cet événement dans le blog d’actualités de notre site dès fin avril. Un autre événement préparé conjointement avec le Cercle Suisse des Administratrices aura lieu le 29 avril avec pour titre « Administratrices pourquoi pas vous ? Que faut-il pour intégrer un Conseil d’administration ? » Cet événement réunira un panel de 4 personnes expérimentées qui répondront aux questions de notre modératrice. L’événement commencera par une présentation par la Directrice de Board2win SA sur les enjeux majeurs liés à la participation à un Conseil d’Administration.

 

Qu’est-ce qui vous a motivée à faire partie de votre organisation ?

J’ai rejoint le CWF en 2009 comme membre individuelle. Ces cinq dernières années j’ai participé activement au sous-comité Women on Boards et j’ai assisté à beaucoup d’événements autour de ce thème. J’ai été approchée à fin 2019 pour évaluer mon intérêt à prendre la présidence, ce que j’ai assez rapidement accepté, car le défi m’intéressait.

 

Qu’est-ce qui vous fait avancer dans les moments difficiles ?

J’ai appris assez tôt dans ma vie d’adulte que quand on est face une montagne cela ne sert à rien de regarder le sommet de la montagne, car c’est décourageant, en revanche regarder le prochain pas à faire pour arriver au sommet de la montagne rend la tâche envisageable, et pas après pas on gravit la montagne et un jour on se retrouve au sommet. Donc il faut faire le premier pas et se féliciter des pas faits plutôt que de se dire qu’on a encore trop à faire ! Je suis de nature optimiste et j’ai la chance d’avoir beaucoup d’énergie.

 

Quel message souhaitez-vous transmettre aux femmes entrepreuneures ?

Je voudrai d’abord leur dire toute mon admiration, car c’est une démarche passionnante, enrichissante, mais certainement difficile parce que la Suisse reste un pays très masculin. Les femmes ne sont pas pleinement considérées, elles ont du mal à accéder à des postes de direction générales ou top management, sans parler de la difficulté de lever des fonds quand on est une femme. On est encore dans un monde construit pour et par des hommes, seule la diversité permettra aux valeurs féminines de changer cela. Je pense que sans imposer des quotas aux entreprises, même sur une durée limitée, il faudra sans doute une nouvelle génération pour que les choses bougent vraiment.

 

Quel message souhaitez-vous transmettre aux membres du CLAFG ?
Les femmes doivent se soutenir et le changement passera par les femmes, car nous avons plus que les hommes cette agilité et cette capacité d’accepter le changement et de le conduire. Nos vies en sont le témoignage, adolescence, maternité, accompagnement de nos parents et de nos enfants, interruption de carrière, nous nous adaptons à des changements considérables et c’est notre force.